NoteOfHope - Perfection ou relation : qu'est-ce que je choisis ?

Perfection ou relation : qu'est-ce que je choisis ?

Dernièrement, j'étais dans la cuisine en train de préparer le repas pour ma fille. Ce jour-là, elle était particulièrement grognon, râlant, s'accrochant à mes jambes et réclamant mon attention. Je commençais à être frustrée, me disant : écoute, je suis en train de travailler pour toi là : j'épluche de bons légumes, te fais une super purée et un bon dessert autrement dit, tu devrais être contente au lieu de râler. J'avais le sentiment que mon “service” pour elle, qu'être une “super maman” lui témoignait tout autant mon amour que ma présence à ses côtés.

Très vite, j'ai pensé à la situation. Ce qu'elle désirait, ce n'était pas que je passe du temps à faire pour elle, mais que je passe du temps à être avec elle. Elle se fichait quelque part que je cuisine une purée en 3D ou le dessert du siècle. Ce qu'elle voulait, c'était plus de moi, de ma présence, de mon attention. Au fond, n'était-ce pas un désir légitime ?

Je crois sincèrement que Dieu ressent la même chose lorsque nous passons des heures à le servir au point de ne plus avoir de temps pour être en communion avec lui. Je ne compare pas Dieu à un enfant en manque d'attention, je crois en revanche que Dieu est un être relationnel. Le premier but de Dieu en créant l'homme était d'être en contact avec lui. Oui, l'homme avait des occupations dans le jardin d'Eden, mais ces occupations n'étaient pas pour Dieu, elles étaient pour lui. L'homme et Dieu n'avaient pas un rapport de service, mais une relation d'amitié.

Lors de son ministère public, Jésus s'adressera au jeune homme riche. Que lui dira-t-il ? : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi (Marc 10:21). Remarquons que Jésus ne dit pas viens et sers-moi mais viens et suis-moi. Jésus n'était ni intéressé par l'argent de ce garçon (pourtant, je connais plus d'un leader qui aurait vu l'opportunité d'agrandir ses projets avec un homme riche dans ses rangs) ni son service : il était intéressé par lui.

Aujourd'hui, les activités et le service prennent une place importante dans notre vie. Nos églises et ministères regorgent de visions, de projets, de secteurs d'activités, de comités, de réunions, de répétitions, de semaines de jeûn et prière, de rencontres, de missions d'évangélisation...entre temps, il faut avoir du temps pour Dieu, sa femme, son mari, ses enfants, son boulot, le chien et j'en passe. Bien sûr, il y a beaucoup de sincérité dans ces choses : nous croyons sérieusement plaire à Dieu en multipliant nos efforts, et les prédications sur la consécration et le sacrifice de soi nous encouragent dans cet état d'esprit. Pourtant, est-ce que Dieu attend cela de nous ?  Ne sommes-nous pas en train de nous épuiser à servir, là où Dieu nous attend simplement dans sa présence pour profiter de nous et non pas de notre savoir-faire ? Et soyons honnête, n'avons-nous pas besoin de servir pour nous sentir exister, utile et valorisé quelque part ?

Cette réflexion n'a pas pour but de décourager le peuple de Dieu à servir. Maintenant, si le service, si mon désir de perfection dans le service ne me permet plus d'être en relation, c'est qu'il n'est plus à la bonne place.

Je crois profondément que le défi de notre siècle n'est pas d'apprendre à mieux servir, à servir plus ou plus excellemment. C'est d'apprendre (ou réapprendre) à simplement être en relation : en relation avec Dieu et en relation avec les autres. Et si cela doit passer par moins de service, alors osons relever ce défi qui semble à contre-courant. Osons mettre nos vies et nos églises en “jachère”, simplement pour laisser soin à Dieu de nous renouveler, nous restaurer, nous visiter et nous redonner soif et goût à sa présence.

Sa présence est SUFFISANTE.