NoteOfHope - Quand j'ai été leader de tournée Solideo !

Quand j'ai été leader de tournée Solideo !

J’ai toujours été leader dans l’âme. J’aime la vie, j’aime les projets, j’aime les gens ; du moins, c’est ce que je croyais pour les gens. Déjà quand je travaillais à Macdo, j’avais plein d’idées pour améliorer la production des frites. Si j’avais pas autant kiffé la linguistique, je suis sûre que ça aurait pu donner quelque chose de sérieux.

Ma première vraie expérience en tant que leader (ne me demandez surtout pas sa traduction française, il parait que ce mot fait partie du vocabulaire courant maintenant) a été au sein de Solideo. Tiens tiens, Solideo n’est jamais trop loin dans ma vie. Pour vous expliquer, Solideo c’est une équipe de 25 personnes (chanteurs, musiciens, techniciens, traducteurs LSF) qui se déplace sur les routes de France et de Belgique, pour parler de l’amour de Dieu sous fond de bonne musique !

Comment je me suis retrouvée leader de cette fine équipe ? Je ne sais plus trop, tant les choses se sont faites progressivement et naturellement. J’étais solidéenne participante, limite fanatique (mais c’est une oeuvre de Dieu de folie Solideo-euh !) et j’avais plein d’idées pour améliorer les choses (oui parce que mon amour pour Solideo ne m’a pas rendue aveugle !). Je voulais un meilleur accueil des personnes sourdes, une meilleure préparation et présentation des chant-signes ; oui, la langue des signes non plus n’est jamais bien loin dans ma vie. Et ce qui est cool, c’est qu’à Solideo les leaders sont à l’écoute, ne sont pas agrippés à leur place, et savent même la laisser à bon escient. De fil en aiguille, je me suis retrouvée leader de tournée en juillet 2014. J’étais avec Luc, un gars que j’admire de par son charisme, son humour, et son… leadership. L’année précédente, il était seul en charge de notre équipe, et je trouve qu’il avait géré comme un chef. Il savait allier souplesse et fermeté, le tout en restant dans l’amour. Bref, quand l’année suivante je me suis retrouvée à co-leader la tournée avec lui, ça ne pouvait que bien se passer. Et ce fut le cas, mais pas comme je le concevais. Je ne pensais pas apprendre autant à… aimer les gens. Je ne pensais pas que ça allait autant me pousser à…. prier. Cela va souvent ensemble, quand tu aimes les gens, tu pries pour eux.

J’avais plein d’idées pour améliorer les choses, des propositions, et plein d’idées sur les gens… Dans ce cas, ça s’appelle des préjugés ; je vais être honnête. Mais une fois que tu passes de l’autre côté - et il n’est pas obscur, au contraire - tu as un tout autre éclairage. Outre le côté paperasse qui ne me dérange pas tant que ça, il y a ce nouveau point de vue, cette perspective différente.

J’en ai retiré tellement de choses. Et comme je n’écris pas un livre mais un article, je choisis de vous en partager une seule : le jugement. J’ai pré-jugé et mal-jugé – ça va souvent de pair - les personnes. Je le confesse, j’étais dans le faux, quelque part loin de la grâce. Ce n’était pas avoué et encore moins prononcé, mais c’était là dans un coin de ma tête : « elle, elle est comme ci », « lui, il est comme ça ». Seulement, une fois de l’autre côté, tu connais les choses avec plus de détails. Et mon « elle, elle est comme ci » devenait plutôt  un « elle, elle est comme ci parce que… ». Voire, « en fait, elle n’est pas vraiment comme ci… », ou bien « elle n’est pas que comme ci ».

Et là, j’ai compris ; j’illustre cela avec cette image. Je me vois en train de regarder une pièce à travers le trou d’une serrure. Je n’y vois qu’une partie de la pièce, mais j’en fais un bilan détaillé et certain comme si je voyais tout. Être leader peut amener à entrer dans cette pièce, pour avoir une vision plus juste, mieux comprendre. Oui, parce que le leadership est avant tout au service de personnes, pas d’un projet. Et ce nouvel éclairage, ce nouveau point de vue te rapproche plus de la grâce. Tu vois les gens au-delà des apparences. Tu aimes les gens malgré leur défaut. Tu aimes les gens, point.

C’est marrant (ou pas) mais en fait, au delà de l’aspect logistique et administratif, j’ai surtout appris à aimer et à ne pas m’arrêter aux apparence (1 samuel 16:7) Maintenant, l’objectif n’est pas de savoir la vie de tout le monde pour pouvoir les aimer tels qu’ils sont. Non. Je veux avoir un regard bienveillant sur chacun, un regard de grâce, malgré ce que je sais, ou ne sais pas. Comme le disait à juste titre Mère Teresa, je ne peux pas juger et aimer en même temps.

Gardez latêtefroide

Quelques mots sur l'auteur : Difficile de "résumer" Aurélia en quelques mots :) J'ai connu Aurélia dans le cadre de Solideo et j'ai très vite apprécié son caractère enjoué, son enthousiasme débordant et son humour qui lui permet de partager des sujets profonds avec honnêteté. Une jeune femme sérieuse et spirituelle, qui n'a pas peur d'embrasser les responsabilités et qui voit les défis comme une opportunité pour grandir. Aurélia a d'énormes talents, dont une très belle plume. Si vous voulez mieux la connaître et vous faire du bien, consultez son super blog.