NoteOfHope - Le groupe de louange et l'accès au sanctuaire

Le groupe de louange et l'accès au sanctuaire

En relisant le livre du Lévitique récemment,  j’ai béni Dieu pour l’œuvre de Jésus qui a accompli la Loi pour nous ! Que cela devait être difficile de suivre toutes ces prescriptions ! Tellement compliqué qu’une partie du peuple de Dieu, les lévites,  étaient des professionnels garants de la Loi au service du tabernacle. En fait, le livre du Lévitique consacre de nombreux chapitres sur les sacrifices et les offrandes et décrit les rites que les sacrificateurs, les prêtres devaient suivre pour apaiser l’Eternel.

La bonne nouvelle, c’est que Jésus est venu dans ce monde pour être à la fois l’ultime sacrifice et le souverain sacrificateur parfait, et « ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus. » Hébreux 10 :19.

Quelle grâce ! Nous pouvons entrer dans la présence de Dieu n’importe quand, n’importe où, seulement en acceptant Jésus comme le seul médiateur entre Dieu et nous. Plus besoin de boucs, de tourterelles ou d’agneaux ! Plus besoin d’intermédiaires ! Plus besoin des sacrificateurs et des souverains sacrificateurs qui seuls pouvaient accéder au lieu très saint ! Nous pouvons apporter notre culte simplement, par la foi et venir humblement dans la présence de Dieu. Nous le faisons à la maison, et nous aimons le faire avec d’autres croyants à l’église. Dans ce moment de culte, nous offrons notre louange et notre adoration à notre Dieu.

Concernant le moment de « louange » pendant les cultes, j’aimerais nous encourager, nous, responsables, musiciens et conducteurs de louange, à ne pas oublier ces quelques points.

1. Nous n’avons pas le monopole de la louange.

Chacun est libre de l’apporter devant Dieu, et à sa façon. Ne croyons pas que le moment de musique et de chants le dimanche est le seul moment de louange de la semaine ou de la réunion. Et ceux qui n’adhèrent pas à notre style musical ne savent pas louer Dieu et ne sont pas reconnaissants. Non. Ne croyons pas non plus que les louanges exprimées individuellement sont les seules valables. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas loué à haute voix et que la congrégation ne vous a pas écouté, que vous n’avez pas loué ! Si la louange se réduisait à la musique, ce serait dommage pour ceux qui chantent comme des casseroles. Et si la louange n’était qu’une belle prière poétique, ce serait dramatique pour les timides et les scientifiques !

Sans proposer une définition complète de la louange, je relève dans Hébreux 10 :22 que la louange qui plait à Dieu, celle qui nous permet de nous approcher de Dieu, c’est « un cœur sincère, une foi pleine et entière, le cœur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure ». La louange qui plait à Dieu, c’est également le désir de faire sa volonté, de Lui obéir. Ephésiens 6 :6, Hébreux 13 :21.

2. Nous n’avons pas le monopole de la présence de Dieu.

On aime répéter ce verset « Dieu siège au milieu des louanges d’Israël » de Son peuple, et à juste titre. Mais on a tendance à l’interpréter de la façon suivante : Dieu siège au milieu des louanges du groupe de louange. Dieu siège au milieu des louanges chantées. Attention. Ce n’est pas ce que dit le verset. Restons humbles. Dieu peut se servir de nous, groupe de louange, pour rendre Sa présence palpable au sein de l’église. La louange collective, à l’unisson, d’une même voix, de fait, éveille une soif de la présence de Dieu et suscite une unité de l’esprit.

Jésus nous livre cette promesse à la fin de l’évangile de Matthieu : « je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ». Alors ayons cette assurance qu’Il est là, présent, quand bien même il n’y aurait pas de musique, et même si nous ne ressentirions rien.

De la même façon,

3. Nous n’avons pas le monopole de l’accès à Sa présence.

Heureusement d’ailleurs ! Il ne faut pas croire que pour entrer dans Sa présence, Dieu a besoin que nous lui chantions quelques cantiques. Le voile est déchiré, il n’y a aucun rituel à accomplir. Il est vrai cependant que chanter ouvre le cœur et peut être une aide pour la congrégation à venir dans la présence de Dieu. Mais ce n’est pas une condition sine qua non pour une bonne réunion.

Il nous arrive parfois de venir au culte fatigué après une dure semaine ou une nuit mouvementé par bébé, énervé après avoir cherché les clés pendant 20 minutes, retardé par une charrette sur la route, culpabilisé par une mauvaise conscience ou un mensonge du diable. En fait, tout un tas de choses peuvent nous indisposer et nous bloquer devant les portes du sanctuaire. Ces freins, Dieu ne les désire pas. Le groupe de louange doit être un moyen pour faciliter cet accès au lieu saint aux personnes pour qui l’assurance de ce libre accès à la présence de Dieu n’est plus une réalité.

4. Nous ne devons pas avoir le monopole de l’attention.

Le groupe de louange a pour vocation à attirer l’attention sur le roi des rois. La lumière doit être mise sur la seule vraie célébrité : Dieu. Et en même temps, le groupe de louange apporte son hommage à la seule audience de ce culte : Dieu.

Le groupe de louange, comme la musique, sont un moyen et non une fin en soi. Pour que le culte ne se transforme pas en concert (bon ou mauvais) où la congrégation ne participe pas pour regarder le groupe en place, il y a quelques écueils à éviter. Je ne citerai que des extrêmes.  Le musicien, aussi professionnel et talentueux qu’il soit, n’est pas là pour faire l’étalage de ses dons. Il doit être efficace, en accord avec le groupe pour mettre en valeur le chant, la mélodie, les paroles, offerts à Dieu. Un soliste virtuose qui jouerait à tue-tête du début à la fin du chant et entre les chants, finirait par nous lasser et nous agacer. Il nous détournerait de l’objet de nos louanges. A contrario, un musicien médiocre peut parfois gêner le reste du groupe et la congrégation par ses approximations. Je me souviens avoir assister à un moment de louange (et je dis bien assister, car honte à moi, je n’ai jamais vraiment réussi à dépasser mon effroyable ébahissement, trop occupée à me tirer les cheveux, écarquiller les yeux tout en me bouchant les oreilles mentalement) où le conducteur était entouré de bons musiciens, avec des arrangements sympas, une bonne sono, un bon équilibre, tout allait bien, sauf lui, qui loupait tous les départs, chantait faux, n’était pas en rythme et faisait de longs commentaires entre chaque chant. Alors Dieu regarde au cœur et aime la louange qui vient d’un cœur sincère et reconnaissant ! Je sais ! Mais quand on est à proximité de ce cœur sincère et reconnaissant censé nous conduire dans la louange, on a quand même du mal à l’être nous aussi, reconnaissant !

En fait, le groupe de louange doit être un projecteur pour mettre en avant notre Dieu. Sa place n’est donc pas dans la lumière, mais derrière la lumière. Nous devons essayer d’éviter tout ce qui détourne l’attention de Dieu.

5. Nous n’avons pas le monopole de l’onction.

On entend parfois des commentaires comme : quand elle chante, on sent la présence de Dieu, elle a vraiment l’onction. Ou encore : Quelle onction ce pianiste, il joue une note, et on est dans la présence de Dieu ! Je crois que c’est vrai, c’est possible, j’en connais un pianiste comme ça ! Quand un musicien excelle dans son art accordé par Dieu et qu’en plus il a un cœur d’adorateur, je ne doute pas que l’onction soit sur lui et rejaillisse sur ceux qui l’entourent. Quand un chrétien consacré se laisse guider par le Saint Esprit au cœur de la présence de Dieu, là non plus je ne doute pas que l’onction soit sur lui et rejaillisse sur ceux qui l’entourent. Parce que, encore une fois, les membres d’un groupe de louange sont des chrétiens avant tout. Il leur est accordé le même accès devant le trône de Dieu. Le Saint Esprit veut poser son huile, son onction sur chacun d’entre nous, musiciens ou pas.

Je terminerai ainsi : c’est un honneur et une grande responsabilité de servir Dieu et l’église au travers de la musique. Dieu nous a accordés ce talent, à nous de le développer tout en nous laissant guider par Son Esprit. Mais en ce qui concerne le libre accès à la présence de Dieu, nous ne sommes pas privilégiés par rapport aux autres croyants. Nous ne sommes plus sous la Loi. Il n’y a plus de sacrificateurs seuls habilités aux sacrifices et offrandes. Il n’y a plus de souverain sacrificateur seul autorisé à entrer dans le lieu très saint une fois par an. Nous avons cette assurance que par la foi en Jésus nous pouvons connaître le Père, mais cela n’a rien à voir avec un quelconque talent, c’est par la grâce seulement.