NoteOfHope - Les enfants de nos églises : les oubliés du Covid ?

Les enfants de nos églises : les oubliés du Covid ?

Dernièrement, Ezra mon fils âgé de quatre ans me demande : « Maman, pourquoi Dieu ne veut pas que l’on fasse de bruit à l’église » ?

J’avoue que cette phrase m’a touchée en plein cœur. Ne sachant pas trop quoi répondre, j’ai surtout dit : « Ezra, ce n’est pas Dieu qui ne veut pas que tu fasses de bruit. Dieu est heureux de te voir à l’église, il aime quand tu viens le chanter et le louer, avec papa, maman et Elya. Mais à l’église, nous sommes nombreux et si tout le monde parle trop fort, on risque de ne plus s’entendre… » 

Il a eu l’air de comprendre, mais le fait qu’il puisse associer Dieu à un ensemble de règles et d’interdits m’a peinée…

Il est vrai que ces dernières mois, le Corona a impacté fortement l’organisation de nos églises et beaucoup d’efforts sont fournis pour accueillir à nouveau les membres dans de bonnes conditions. Si les adultes retrouvent aujourd’hui le culte avec joie, qu’en est-il des jeunes foyers et surtout des enfants ?

Dans la mesure où il n’est pas encore possible d’ouvrir les salles d’écoles du dimanche, beaucoup de familles font le choix de rester chez elles. On pourrait blâmer ces parents incapables de contenir leurs enfants pendant une heure et demie. Mais soyons honnêtes deux secondes, venir en famille à l’église n’est évident pour personne : le parent, qui n’écoute que d’une oreille, essentiellement occupé à faire en sorte que son enfant ne gêne pas les autres, et l’enfant, soumis à des « chut » intempestifs et des « arrête sinon tu vas te prendre une fessé » (génial l’atmosphère dans l’église et l’image d’un Dieu aimant et accueillant).  

 Devant cette réalité, il y a deux options :

1. Ne rien faire et attendre que l’école du dimanche reprenne : pourquoi pas, et en même temps, les enfants et les couples font partie de l’église. N’est-il pas injuste de les priver de communion fraternelle ?

2. Adapter nos cultes et faire preuve de créativité. Très honnêtement, je suis fan de cette option. Je crois profondément qu’il est possible d’adapter nos rassemblements pour y inclure pleinement les familles et les enfants. Voici quelques pistes non exhaustives :

- Faire des cultes courts : le ciel ne va pas nous tomber sur la tête si pendant quelques semaines ou une fois de temps en temps, les cultes ne durent qu’une heure. Si cela permet aux familles de venir, cela n’en vaut-il pas la peine ? C’est aussi une manière progressive d’apprendre aux enfants à assister au culte.

- Inclure dans la louange un ou deux chants pour les enfants, leur poser une question, s’adresser à eux.

- Avoir à disposition des livres, feuilles, crayons/feutres, bref de quoi occuper les petits si les parents n’ont pas eu le temps de prendre quelque chose de la maison.

- Prêcher courtement et avoir une petite anecdote pour les enfants. Prédicateurs, pensez aux familles, osez prêcher courtement. 25 minutes est, à la base, largement suffisant pour un cerveau en contexte normal, alors imaginez un cerveau avec un masque sur le nez et des gosses à côtés (c'est une maman qui parle :)

- Si possible et faisable, sortir les enfants dehors pendant la prédication pour leur raconter une histoire adaptée (un roulement entre parent peut être envisagé).

Je suis tellement heureuse que Jésus n’ait rien institué de particulier (si ce n’est la cène). Parfois dedans, parfois dehors, en foule, à deux, seul, la seule chose qui lui importait était d’aimer Dieu et son prochain. Concernant les rassemblements, vu qu’il ne faisait jamais les choses de la même manière, il nous laisse carte blanche. Ce n’est pas parce que nos cultes fonctionnent de telle manière depuis 50 ans qu’on doit poursuivre ainsi. Dieu est moins intéressé par la forme de nos cultes que par la manière dont on va manifester l’amour et la communion fraternelle les uns avec les autres. 

En systémie, on parle de système fermé lorsque quand une opposition arrive, le système va tout faire pour maintenir son fonctionnement. En général, les membres s’épuisent et le système finit par exploser et mourir. Par opposition, on parle de système ouvert lorsque face à l'épreuve, le système s’adapte et parvient à trouver un nouveau fonctionnement. Ne faisons pas de nos églises des systèmes fermés incapables de s’adapter dans la forme. Ne laissons pas des traditions et des murs étouffer la vie de l’Esprit et sa créativité. Aimons-nous les uns les autres, incluons-nous les uns les autres…

C’est le cœur d’une maman qui parle…Demandons à Dieu sa grâce pour voir dans ce Covid 19, non pas une opposition mais une opportunité pour manifester l’amour de Christ, à ceux du dehors, et à ceux du dedans.