NoteOfHope - abraham

abraham

Avez-vous déjà remarqué un enfant en train de faire l'apprentissage de la marche ? et avez-vous remarqué l’interaction qui se crée avec son entourage ?

De son côté, l'enfant connaît une sorte d'audace perpétuelle. Il va mille fois tomber sur les fesses, se prendre tous les coins du mobilier, mais rien ne l'empêchera de recommencer! Pourquoi ? car 1) il a une motivation interne (apprendre à marcher et accéder à plus d'autonomie, autrement dit, grandir) et 2) il a confiance dans l'amour et l'acceptation de son entourage.

En effet, à ce stade, l'entourage est bienveillant ! Aucun parent sensé ne reprochera à son enfant de tomber en lui disant : "reste assis à jamais, car si tu essaies de marcher, tu vas tomber"! Au contraire, tout fier, le parent aide son enfant dans cet apprentissage. Il l'encourage, le soutient, le lâche et le retient...Le parent sait et accepte le fait que la chute fait partie du processus qui mènera l'enfant vers l'acquisition de la marche.

Malheureusement, cette interaction a tendance à changer lorsque nous grandissons. Une fois adultes, il arrive que nous devenions inconfortables avec l'idée de "tomber". Nous n'osons plus être audacieux ni nous lancer des défis en raison de notre peur : la peur de nous tromper. Nous raisonnons en nous demandant si nous allons y arriver. Nous cherchons toutes les sécurités avant de nous lancer. Tomber nous fait peur car 1) nous ne savons pas si nous pourrons nous relever et 2) nous craignons l'entourage. C'est ainsi que l'on n'ose pas fréquenter, pas se reconvertir professionnellement, pas entamer toute sorte de projets. C'est comme si nous restions émotionnellement assis sur notre chaise en espérant que la marche se fera miraculeusement.

De son côté, l'entourage peut perdre son attitude bienveillante ! Des phrases telles que: "tu t'es trompé? ça arrive, essaie de voir ce qui n'a pas marché et recommence. Si tu as besoin, je suis là, avec toi" se substituent à: "qu'est-ce que je t'avais dit ? Tu n'aurais pas dû, laisse tomber, maintenant c'est trop tard."

C'est bien l'image du serpent qui se mord la queue! Si nous ne permettons pas aux gens de se tromper, de chuter et de recommencer, si nous les éliminons à la moindre erreur, nous moissonnerons une génération de personnes sans vision, sans projet, sans audace. Nous risquons aussi de moissonner une génération d’hypocrites qui n'osera pas avouer ses fautes sachant qu'elles ne seront pas pardonnées.

Que nous puissions retrouver cette interaction saine ! D'un côté, osons rêver, osons essayer, osons nous tromper, osons recommencer! Et d'un autre côté, osons laisser à l'autre le temps et l'espace pour apprendre, pour refaire, et au final, pour grandir!

Et puis, la vie permet toujours qu'un jour ou l'autre, nous soyons de ceux qui auront besoin d'être aimés, acceptés, et peut-être encouragés à recommencer!