NoteOfHope - Louange et silence : incompatibles ?

Louange et silence : incompatibles ?

Lorsque nous avons déménagé en Angleterre avec mon mari, nous avons d’abord pris deux mois pour visiter les églises aux alentours. Un dimanche, nous entrons dans cette église charismatique sympathique au super accueil. Nous saluons chaleureusement les gens autour de nous, puis, la musique commence. Les chants s’enchainent, top qualité. En fait, tout est de qualité : la musique, l’équipe, les leaders…sauf que, de retour à la maison, le soir, je réalise que Dieu me manque.  « Dieu te manque  » direz-vous ? Oui, et en faisant le récapitulatif de la matinée, je réalise que le moment de louange était si « rempli » qu’il n’y avait eu aucun espace pour connecter avec Dieu de manière personnelle. Dès qu’un petit moment de silence apparaissait, l’un des leaders venait partager une pensée  (sur fond de piano derrière). Aucun répit pour penser, prier ou se recueillir.

« Mais la louange le dimanche est collective, elle n’est pas faite pour te permettre de connecter avec Dieu personnellement. Pour ça, tu as tes moments seule avec Dieu chez toi. » Voici le genre de réflexion que je reçois lorsque j’aborde le sujet.

Il était nécessaire, ces dernières années, de rendre la louange plus « vivante » et d’y introduire davantage de qualité. D’ailleurs, je salue tous ceux qui œuvrent dans ce domaine et font un remarquable travail. Maintenant, j’ai l’impression qu’au fil du temps, on tend vers un certain excès : le silence fait peur. Quelque part, si le piano ou la guitare cessent de jouer et si le leader s’arrête de parler alors…alors quoi ? Ben, on ne sait pas ce qui va se passer. Exactement, et c’est ça qui est fantastique et que personnellement j’aimerais retrouver dans la louange. Cette part où on ne sait pas ce qui va se passer. Cette audace de laisser toute la place au Saint-Esprit. S’il est primordial d’obéir au Saint-Esprit, il est impossible de le faire si on ne lui laisse aucun espace pour s’exprimer.

Le danger dans le domaine de la louange est de finir par mettre notre sécurité dans la musique, les instruments, les chants, notre voix, notre charisme, le super pianiste, l’excellent guitariste, le son et j’en passe, et de leur donner une telle place que Dieu finit par être un auditeur passif et non actif. Cessons de vouloir tout contrôler et d’imaginer que tout dépend de nous. Osons retrouver des moments de silence où personne d’humain n’est en charge. Qui sait si dans ce moment de silence, Dieu ne va pas s’exprimer au travers d’une personne de l’auditoire ? Qui sait si dans ce moment de silence, un enfant ou une personne timide ne vont pas oser prier pour la première fois, partager une pensée, un don en langues, une prophétie ? Qui sait si soudainement, des choses surnaturelles ne vont pas se manifester ? « Mais s’il ne se passe rien » ? Bingo, la voilà celle qui nous dirige…la peur ! La peur qu’il ne se passe pas « grand-chose », que les gens ne soient pas remplis d’admiration et repartent sans partager sur Facebook l’excellente louange vécue. Ou au contraire, que ça parte dans tous les sens. Et bien osons dire à l’église : « Nous apprenons à écouter la voix du Saint-Esprit et nous allons grandir ensemble dans ce domaine. » 

Nos cultes sont devenus tellement prévisibles…n’est-il pas tant de tous sauter de la barque en direction de Jésus et de le laisser nous attirer à Lui ?

Enfin, soyons réalistes. Lorsque vous travaillez toute une semaine, que vous vous êtes occupés de vos enfants sept jours sur sept et que le dimanche matin est l’un des seuls moments de la semaine où vous avez le temps de vous recueillir un peu…alors, oui, vous avez envie qu’il y ait quelques minutes de silence pour vous retrouver avec votre Dieu, épancher vos sentiments de la semaine, le remercier, le louer. Si la louange, littéralement « une éloge à Dieu » ne me permet pas de connecter intimement avec Lui, puis-je encore appeler ce moment un temps de louange ?

Soyons encouragés aujourd’hui : osons réconcilier louange et silence pour écouter le Saint-Esprit. Autorisons ces moments où le peuple connecte personnellement avec son Dieu.  Autorisons-nous à nous tromper, à passer à côtés et simplement, à grandir dans l’écoute de Sa voix ! Que le Saint-Esprit soit notre « seul équipier » dans la louange.