NoteOfHope - Famille et ministère, est-ce compatible ?

Famille et ministère, est-ce compatible ?

Dernièrement, je lisais ceci sur le mur Facebook d’une amie : « Les enfants ne nous distraient pas de choses plus importantes, ils sont la chose la plus importante. » C’est la traduction de l’anglais et aucun auteur n’était cité.

En lisant cette citation, je réalisais que bien souvent, la famille, et les enfants en particulier, sont considérés comme les « empêcheurs » de servir Dieu. J’entends régulièrement ce genre de phrase : « Maintenant qu’ils sont mariés, maintenant qu’ils ont des enfants, ils ne servent plus dans l’église… » Ce genre de pensée fait peser beaucoup de culpabilité sur les familles. Elle est surtout le fruit d’une vision très étroite du ministère.

On a souvent tendance à associer « ministère » et « présence publique ». Autrement dit, si tu es une personne publique, visible, c’est que tu influences et que ton ministère est efficace.

Vraiment ? Est-ce qu’un pommier planté dans un parc public offre plus de pommes qu’un pommier planté dans un jardin familial ? Certes, le premier est plus en vue, mais tous deux nourrissent des personnes, dans des contextes différents.

J’ai été célibataire pendant 33 ans. A l’âge de 22 ans j’ai démarré un ministère musical que j’ai dirigé pendant 13 ans. Les deux années précédant mon mariage, je dirigeais ce groupe de musique, j’étais assistante sociale à temps plein, responsable musique dans l’église et faisais mon master en théologie au Cts. Autant dire que j’étais occupée et « visible ». Je faisais tout cela avec sincérité de cœur, j’aimais Dieu et pensais lui plaire en répondant à son appel.

Une fois mariée, je pensais que ni la famille ni les enfants ne m’empêcheraient de continuer cela. Mais les choses se sont passées différemment. J’ai perdu ma première fille à six mois de grossesse, j’ai enchainé avec trois fausses couches, et lorsque je suis devenue enceinte d’Elya et d’Ezra, j’étais alitée avec des grossesses horribles et hyper suivies.

Cette étape a été importante dans ma vie. Sur mon lit, plus de visibilité, plus de leadership, plus d’estrade, plus de groupes, plus de violon, plus de micro, plus rien…juste Dieu et moi. J’ai dit à Dieu : « Ok Seigneur, aide-moi à t’être utile et à impacter dans ce nouveau contexte, dans cette nouvelle saison de ma vie. »

Devenue mère, j’ai fait le choix d’être mère au foyer à temps plein. Je n’ai pas perçu les enfants comme des empêcheurs de servir, mais comme ceux que j’allais servir, bénir. J’étais un peu comme ce pommier que l’on déplace. Il reste pommier, simplement transplanté dans un contexte différent, nourrissant des personnes différentes.

Et j’ai tant appris, j’apprends tant…j’ai appris la patience, le calme, l’humilité, la gestion de mes émotions, l’organisation, l’amour inconditionnel, j’ai appris qui j’étais, la valeur des petites choses…

Aujourd’hui, les enfants grandissent et oui, ça fait plaisir de retrouver un peu de temps pour soi et un peu d’activités. Mais, en aucun cas, cette phase n’a été et n’est une perte de temps ni même une pause dans mon ministère.

En étant mère au foyer, je fais tous les parcs de la ville. Je parle avec les gens, je prie avec eux et mes enfants savent que « maman va sûrement parler et prier avec quelqu’un aujourd'hui ». Ils s’assoient et s’associent. Dernièrement, je priais avec ma voisine alitée à la suite d’un accident…le pommier reste un pommier et il offre ses pommes, dans un contexte différent…

Aujourd’hui, je comprends mieux la signification de ce verset : « J’ai appris, en toutes circonstances à être content avec ce que j’ai. » (Philippiens 4 :11)

Paul répondait à son appel, et sa joie et sa valeur n’étaient pas enracinées dans une vie ou un ministère public, mais en Christ. Il savait impacter son environnement, quel que soit cet environnement. Il était là son contentement, elle était là sa valeur.

Alors mamans, papas, maris, épouses, soyez encouragés. Faites taire toutes ces voies destructrices qui vous laissent croire que vous faites moins ou que vous êtes moins utiles que les autres. Elles ne viennent pas de Dieu, Lui qui a créé la famille. Ne pensez pas non plus que Dieu attend que vous sacrifiez vos enfants ou vos conjoints pour le servir. Simplement, posez-vous la question et posez la question à Dieu : « Seigneur, qu’attends-tu de moi, comment puis-je impacter dans cette saison de ma vie ? » Ce sera peut-être moins visible, mais cela n’en sera pas moins efficace. On ne sert pas moins Dieu en ayant une famille. Toutes les saisons sont différentes mais le pommier reste un pommier…