Lorsque je lis l’histoire de Caïn et Abel, je me demande souvent pourquoi Dieu a préféré l’offrande d’Abel à celle de Caïn ?

J’entends souvent cet argument : « Caïn aurait dû comprendre, comme son frère, que c’était un sacrifice d’animal que Dieu attendait et non pas des légumes. »

Pourtant, Abel était berger et Caïn cultivateur, normal que les deux hommes offrent des produits de leur travail. Pourquoi  reprocher à Caïn d’offrir des fruits du sol alors qu’il n’était pas berger ?

C’est vrai, il y a une certaine logique ! Le sacrifice d’animal est au cœur de la théologie de la Genèse. Depuis la chute, il devient le moyen par lequel l’homme est pardonné et rend possible à nouveau une relation avec Dieu.

Donc oui, quelque part, on comprend, et Caïn aurait dû comprendre…

D’un autre côté, un détail me frappe dans le texte. Il est dit : « Caïn apporta des fruits du sol comme offrande à l’Eternel. Abel, lui aussi, apporta des premiers-nés de son petit bétail avec leur graisse. » Genèse 4 :3-4

N’est-il pas là le fond du problème ? Caïn a apporté « des » fruits du sol tandis qu’Abel a apporté des premiers-nés. Autrement dit, Abel a apporté ce qu’il avait de meilleur, pas « des » animaux (les vieux, les moches, les sur-le-point-de-mourir) mais ses premiers-nés, ses tous neufs, tous beaux, tous frais, ses meilleurs. Caïn a simplement offert des fruits du sol, pas sa meilleure récolte.

Soudainement, je repense à une parole de Jésus dans l’évangile de Marc : « Assis vis-à-vis du tronc, Jésus regardait comment la foule y mettait de l’argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup. Il vint aussi une pauvre veuve, et elle y mit deux petites pièces faisant un quart de sou. Alors Jésus appela ses disciples et leur dit : En vérité je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus qu’aucun de ceux qui ont mis dans le tronc ; car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Marc 12 :41-44)

Au final, n’est-ce pas l’intention de cœur que Dieu a regardé ? N’a-t-il pas été peiné par l’attitude de Caïn, qui n’offrait pas vraiment ce qu’il avait de meilleur, à la différence de son frère Abel ?

Je comprends mieux aujourd’hui pourquoi Dieu a rejeté l’offrande de Caïn. Elle ne venait pas du plus profond de son cœur. C’était un acte légaliste sans amour pour Dieu.

Noël nous rappelle que Dieu n’a pas simplement envoyé un ange ou quelqu’un sans trop d’importance « histoire de… ». Il a offert celui qui lui était le plus cher, son propre fils. C’était son intention !

Soyons encouragés aujourd’hui : rappelons-nous que ce qui intéresse et intéressera toujours Dieu, ce n’est pas ce que nous faisons et apportons mais la manière avec laquelle nous le faisons. Discernons comment, avec ce que nous avons et sommes, nous pouvons réellement l’honorer et toucher son cœur.