NoteOfHope - La crise de la trentaine

La crise de la trentaine

Dernièrement, je lisais sur la couverture d’un magazine : « La crise de la trentaine ». En résumé, cet article expliquait que nombreux étaient les jeunes qui souffraient d’un sentiment d’échec, si, à leur trentaine, ils n’étaient pas en couple avec un boulot permanent, une maison et au moins un premier enfant.

Cet article m’a interpellée car il met en mots ce que je ressens depuis quelques années : la pression sur les jeunes et notamment les jeunes couples.

Vous les connaissez sans doute ces questions :
« Encore seul ? C’est pour quand le mariage » ?
« Mariés depuis x années ? C’est pour quand le bébé » ?
« Un enfant ? C’est pour quand le bébé 2 » ?
« Pas encore propriétaires ? Il faudrait y penser »
« Maman qui exerce à temps plein ! Mais t’as du temps pour la famille ? »
« Maman au foyer ? Mais tu fais quoi de tes journées, faut penser à la retraite… »

Ces questions nous rappellent qu’au fond, ce que nous vivons à l’instant présent n’est jamais assez bien, assez suffisant. C’est comme s’il y avait une recette unique pour le bonheur, un processus logique à suivre pour avoir « réussi » sa vie.

Le problème c’est qu’en tant que jeunes couples, on fonce, on croit sincèrement que le bonheur sera :
- de les faire ces sacrés mômes « parce que le temps passe et qu’on ne peut pas trop attendre”... même si ce n’est pas le moment.
- de l’acheter cette maison, « parce qu’à notre âge il faut investir et que ça craint d’être encore locataires”... même si ce n’est pas le moment.
- de le faire ce bébé 2 « parce que tant qu’on y est, et puis au moins les enfants joueront ensemble”...même si ce n’est pas vraiment le moment.
- de la retaper cette maison « parce qu’on ne va pas laisser les choses traîner”...même si ce n’est pas le moment.
 C’est comme si tout devait arriver en même temps, comme si le bonheur était d’avoir tout ça en même temps « le mariage parfait », « les enfants, la maison, la déco et les anniversaires des enfants instagrammables ».

Peu importe la fatigue, les cernes, les nuits sans sommeil, le premier qui fait ses dents et ne dort plus, la pression au travail, les tensions dans le couple (qu’on minimise au début car « de toute façon ça va aller »).

Et pour nous chrétiens, se rajoute à tout ce programme un gros investissement dans l’église car « il faut servir en famille », « qu’on est jeunes et donc jamais fatigués » , « que l’église a besoin de nous, oups pardon, de nos talents… », « que les autres l’ont fait avant nous » (peu importe de savoir comment ils l’ont vécu d’ailleurs);

Il y a un fardeau sur mon cœur et j’aimerais vous dire jeunes couples : « prenez soin de vous », la saison des enfants en bas âge est la plus vulnérable pour le couple. Ne vous laissez pas dominer par les standards que la société vous impose. Le bonheur se situe dans votre relation ensemble et votre relation à Dieu. Le reste, osez l’échelonner au fur et à mesure, sans pression, sans obligation. Peu importe si vous restez locataires plus longtemps que prévu ou remettez à plus tard vos objectifs professionnels ou personnels. Peu importe si vous invitez vos amis dans une maison encore en chantier, si vos meubles sont encore en « seconde main”.

J’ai envie de vous dire :

- Mangez plus souvent des pizzas et des pâtes en allumant les chandelles au milieu du tapis ;
- Allez vous balader en jogging et rêvez, priez ensemble ;
- Posez-vous régulièrement ces questions : « est-ce que tu vas bien ? de quoi tu as besoin ? comment est-ce qu’on va tous les deux » ?
- Jouez plus souvent avec vos enfants, sans télé ni smartphone à proximité.

Ne laissons pas les choses visibles de ce monde déterminer notre réussite mais investissons les uns dans les autres. Le reste suivra, à notre rythme, et ce sera très bien comme ça !