S’il y a bien quelque chose de difficile à gérer en tant que parent, ce sont bien les disputes de nos enfants. Je ne compte plus les : 

« Maman, Ezra n’arrête pas de me répéter », 
« Maman (en pleurant), Elya m’a frappé », 
« Je veux plus que tu sois mon frère/ma soeur »

Bien sûr, tout ceci en pleurant (hurlant parfois) en même temps :)

En période de confinement, les enfants sont H24 ensemble et cette proximité peut accroître les tensions. 

Alors comment faire pour ne pas se prendre la tête ? Comment les aider à traverser leurs émotions et apaiser les tensions ?

Personnellement, je dissocierais l’attitude en tant que parents de la recherche de solutions. 

L’attitude en tant que parent, c’est la façon dont j’arrive dans le conflit de mes enfants. Pour ma part, j’avais tendance à consoler celui que j’entendais pleurer et reprendre l’autre, jusqu’à ce que je réalise que ce n’était pas la meilleure option. 1) parce que je prenais partie sans avoir tout le contexte et 2) qu’en agissant ainsi je ne les aidais pas vraiment à sortir de leur tension. 

Je me souviens d’une fois où j’étais à deux pas des enfants (ils ne me voyaient pas). J'observe Ezra en train d'embêter sa sœur, continuer de l’embêter, jusqu’à ce qu’elle, énervée, le tape sur la tête. Puis Ezra pleure. Bingo ! je me suis dit : « mais quelle canaille celui-ci ». J’ai réalisé que c’était probablement souvent ainsi que ça se passait. 

Du coup, lorsque les enfants pleurent, je me positionne en partie neutre. Calmement, je les prends par la main, je m’assois avec eux et je les encourage à verbaliser ce qui s’est passé. Chacun explique sa version et ce qu’il a ressenti (je les oblige à s’écouter jusqu’au bout sans se couper). Et lorsqu’ils ont expliqué les choses, j’essaie de leur faire prendre conscience de ce que l’autre a ressenti. « Ezra, tu comprends que ceci à énervé Elya » ? « et toi Elya, tu comprends que ceci a peiné Ezra » ? 

Ces deux aspects me semblent essentiels dans les relations humaines et la gestion des conflits. Verbaliser mes propres émotions et comprendre ce que l'autre a ressenti. C’est l’équilibre entre l’empathie vis-à-vis de soi et l’empathie vis-à-vis de l’autre.

Ce petit dialogue les aide beaucoup. Très souvent, ils finissent par se demander pardon mutuellement. 

Ensuite, je les implique dans la recherche de solutions. Quels compromis eux pourraient trouver ? Je veille à ce que ce ne soit pas toujours le même qui cède et qu’il s’agisse d’une solution qui les satisfasse ensemble. 

La piste qui revient souvent est « chacun son tour », notamment s’ils se disputent pour un même jouet. C’est un principe qu’on avait appris dans un groupe de parents en Angleterre avec Johan. Ce principe nous a aidés bien des fois :)

Si la dispute porte sur l’énervement mutuel, alors on aborde l’importance de respecter les limites de l’autre. La devise est que lorsque l'un dit « stop » ou « arrête » l'autre respecte et n’insiste pas. 

Parfois, les disputent traduisent simplement le besoin d'un peu d'espace pour soi. En tant qu'adulte, nous avons besoin d'avoir un peu de temps/d'espace pour nous. Les enfants ressentent ce même besoin, surtout s'ils sont souvent ensemble. Les faire jouer dans des piéces séparées un moment, faire prendre le bain séparément permettent d'offrir cet espace. 

Aujourd’hui, mes enfants continuent de se disputer. La dispute en soi-même est naturelle et il ne s’agit pas de l’éliminer ou de l’étouffer. En revanche, je les vois grandir en maturité et dans cette capacité à s’exprimer, se comprendre et trouver ensemble des solutions.

Et pour moi, c’est plus reposant :)