NoteOfHope - Le dessin d'Elya...

Le dessin d'Elya...

C’est dimanche après-midi, je bois un bon café chaud pendant que les enfants s’amusent. Soudainement, Elya sort de mon sac un dessin qu’elle a colorié le matin même à l’école du dimanche. Curieuse, je m'assieds près d’elle : « Super, tu as bien colorié », puis j’enchaine : « Tu sais où il est Jésus sur ce dessin ? » elle me montre l’homme malade à terre. J’en profite pour échanger avec elle et lui raconte une nouvelle fois l’histoire.

Cette histoire est celle d’un homme paralysé, descendu du toit par ses amis parce qu’il n’a aucun autre moyen pour atteindre Jésus (Marc 2 : 1-12).

Elya repart s’amuser et moi, je reste là, le dessin à la main, avec toute cette réflexion de fond qui m’envahit. 

Bien sûr, le miracle est magnifique, ce que fait Jésus est splendide, ce qu’il dit aussi. Pourtant, je suis particulièrement touchée par l’attitude de ces amis. Etaient-ils des frères, des voisins, des Juifs de la communauté ? Le texte ne le précise pas, mais peu importe qui ils sont, c’est ce qu’ils font qui m’inspire.

Imaginez la scène. Généralement, il n’y a pas de case « priorité aux handicapés » dans la foule qui suit Jésus. Tout le monde veut recevoir la bénédiction, c’est souvent impossible de l’approcher. Finalement, ces amis « trouvent » une solution : monter par le toit. Transporter un corps humain handicapé relève déjà du défi physique, imaginons un peu si ce corps doit être transporté par le toit, pour y être ensuite redescendu. 

Je connais bien ce passage mais cette fois-ci, je suis profondément émue. Je réalise tout à nouveau l’amour de ces amis, déterminés à franchir tous les obstacles, non pas pour eux-mêmes mais pour quelqu’un d’autre. Et là, je réfléchis, assise par terre, le dessin dans une main et mon café dans l’autre.  

Combien de fois est-ce que je prends le temps de m’arrêter et de considérer le problème…de quelqu’un d’autre ?

Combien de fois suis-je animée par cet amour profond, cette compassion qui me pousse à me dépasser…pour quelqu’un d’autre ?

Combien de fois est-ce que je lutte et persévère pour qu’un miracle s’opère dans la vie…de quelqu’un d’autre ?

Le texte offre un détail fantastique. Jésus guérit ce paralytique parce qu’il a vu « leur foi » (v5). Wow ! ce n’est pas seulement la foi de ce paralytique mais également la foi de ces amis qui compte. 

Je repense à « aimer son prochain comme soi-même ». Voilà ce que ces hommes sont en train de démontrer. Ils ne se contentent pas de prier pour qu’un miracle arrive, de penser tout haut combien difficile doit être la vie de ce paralysé, sa femme, ses enfants, le chien et j’en passe. Non, ils se bougent les fesses et se disent : « Nous on va être ces instruments de bénédiction pour lui, on a foi et on va transporter ce malade jusqu’à Jésus. »

Peut-être avaient-ils des besoins eux-aussi. Mais cette fois-ci, c’est quelqu’un d’autre qui compte.

Ce passage me touche car il rencontre ma réflexion actuelle sur le plan spirituel : mon désir de plus en plus absolu de ressembler à Jésus dans son écoute, son approche, sa compassion, son temps dédié aux autres. Ce désir de ne pas résumer ma vie chrétienne à une succession d’activités d’église, ce désir de côtoyer plus d’inconvertis que de chrétiens, d’être ce sel, cette lumière. Tout simplement, oser être l’église, oser être Christ dans mon quotidien, auprès de chaque personne que je rencontre. 

Loin de me rendre coupable ni me pousser à m'oublier moi-même, ce texte me donne des ailes pour être une ambassadrice de Christ. Il m’encourage à me décentrer de moi, à ne pas perdre de temps à faire des « œuvres/projets » que Dieu n’attend pas mais d’être réellement inspirée à faire ce qu’il attend, que la tâche soit publique ou pas.

Alors, je nous souhaite aujourd’hui de relever ce défi : être le sel et la lumière auprès de ceux que nous côtoyons, une collègue, une personne dans le métro, dans le parc, à l’école des enfants, dans la rue…soyons simplement Jésus.